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Posté par Redaction le 16.11.2017

Le corps du guerrier "Ours Brun" gît au sol, sur les Grandes Plaines. À lui fut promise la belle "Étoile du désert". Celle-ci, prisonnière, ne sait pas encore ce qui l'attend. Finnsbury, le responsable local et représentant des autorités, continue ses manigances et ses manipulations. Son objectif est clair : il œuvre pour attiser la haine contre les indiens, afin que ceux-ci disparaissent. À jamais...

Stephen Desberg (I.R.$, I.R.$ All Watcher, I.R.$ Team, Mayam, Billy the Cat, Jimmy Tousseul, L'étoile du désert, La 27ème lettre, Le dernier Livre de la Jungle, Rafales, Cassio, Black Op, etc.), Enrico Marini (Gipsy, Rapaces, Les Aigles de Rome, L'étoile du désert) et Hugues Labiano (Black Op) nous offrent un album qui vient clore une histoire commencée en 1996 ! Du combat mené entre "hommes blancs" contre "hommes rouges", nous connaissons l'issue.
L'étoile du désert vient nous interpeller sans détour sur l'histoire fondatrice de l'Amérique. "Personne n'arrête jamais l'argent, crois-moi !" (page 29). Un constat. Toujours vrai.

Ca donne Quoi ? Quand la petite histoire se mélange à la Grande.


Alors que le peuple indien vit ses pires heures, lentement décimé par l’armée américaine, repoussé toujours plus loin par les colons, au mépris des traités signés jadis, nos héros pris dans la tourmente voient leurs destins basculer.

Ours Brun le bravache est tombé sous les balles, Etoile du Désert a été capturée par les blancs et est emmenée pour être vendue par ce lâche de Garth, et Souffle du Matin, qui avait eu une vision de tout ceci, se retrouve bien démuni.

 

De son coté, Finnsbury, personnification du génocide amérindien, sert ses propres intérêts en montant les partis les uns conte les autres.

 

A l’image d’une période tragique, le diptyque de Labiano et Desberg est crépusculaire, terriblement tragique et du coup d’autant plus fort coté portée scénaristique.

 

Labiano, qui avait fort bien repris le flambeau de Marini tout en gardant son style graphique propre, livre un album sombre au sens propre comme au figuré, avec un trait anguleux et âpre qui, s’il pourra en rebuter certains de prime abord, s’avère des plus désigné pour un western, surtout dans la veine de celui-ci.

 

Les amateurs du genre, comme votre serviteur, ne pourront qu’apprécier !

 



Zidrou & Josep Homs, Shi — t.2 : “Le Roi démon”

Dans le Londres de la reine Victoria

Shi est un idéo­gramme qui signi­fie la mort. Ce serait la déno­mi­na­tion d’une société com­po­sée uni­que­ment de femmes qui luttent pour leurs droits et leur liberté. Zidrou reprend ce signe et conçoit une his­toire qui débute pen­dant la pre­mière Expo­si­tion uni­ver­selle à Londres en 1851.
Alors que le com­mis­sion­naire Kurb est en che­min pour ren­con­trer la sou­ve­raine, un nar­ra­teur décrit Londres comme une demi-mondaine, une ogresse. Si une femme régnait sur le plus grand empire, le monde régnait sur la Femme. Sept mois ont passé depuis les der­niers évé­ne­ments. Jen­ni­fer a été mariée contre sa volonté à un pas­teur sadique. Kita, la jeune Japo­naise dont le bébé a été enterré avec les ordures a échoué dans un bor­del où elle joue les maî­tresses pour maso­chistes.
Lors d’un repas fami­lial, William boit plus que rai­son et Jen­ni­fer révèle l’impuissance de son mari avant de cla­quer la porte. Le repas tourne court. Les invi­tés par­tis, le révé­rend veut punir son épouse qui, pour se défendre, lui jette du mer­cure au visage. Pour évi­ter le scan­dale, l’oncle de Jen­ni­fer la fait inter­ner. Kita, qui entend racon­ter cette his­toire, monte une opé­ra­tion com­mando avec les patientes de l’asile pour la déli­vrer. En l’entraînant, elle lui dit : “Main­te­nant, heure revanche !”.
Le patron de la SVPPB, qui fabrique des mines anti-personnel, fête le retour de son fils qui a perdu une jambe sur un explo­sif fabri­qué par les usines de son père. Un ins­pec­teur vient lui faire part d’une série d’attentats visant les cadres de la société et leur famille…

Le scé­na­riste met en scène deux héroïnes, une jeune fille de la haute société qui pro­fesse des idées révo­lu­tion­naires pour l’époque dans la bouche d’une femme et une jeune Japo­naise trans­por­tée de son pays jusqu’à Londres pour figu­rer dans un stand de l’Exposition. Bous­cu­lées par le sort, elles décident d’agir pour se libé­rer du joug d’une société liber­ti­cide… sauf pour les nan­tis. Zidrou montre une classe sociale en mal de res­pec­ta­bi­lité sans, cepen­dant, mettre en acte les valeurs prô­nées par ses membres. Leurs vices et déviances offrent des élé­ments de chan­tage qui semble conve­nir au rôle ambigu de la reine Vic­to­ria. Il expose un petit monde dépravé, hypo­crite, injuste, pillant sans ver­gogne et sans rete­nue les richesses du monde.

Cette série relève à la fois du récit his­to­rique pour les anno­ta­tions poli­tiques, éco­no­miques et les réfé­rences sociales, du thril­ler pour la mise en ten­sion de l’action, par des meurtres et des péri­pé­ties mus­clées, du conte fan­tas­tique pour les dis­po­si­tions de Kita et son tatouage dans le dos et du récit ini­tia­tique. Et Zidrou, en verve, concocte une intrigue inven­tive, d’une grande finesse, alter­nant deux époques. Elle est ser­vie par des dia­logues per­cu­tants, d’une per­ti­nence et d’un à-propos cer­tain. Il pré­sente, que ce soit dans les années 1850 ou aujourd’hui, la même classe qui pro­fesse les mêmes idées avec le même cynisme.

Le des­sin de Josep Homs est abso­lu­ment unique. Des traits puis­sants, du dyna­misme, des scènes pétu­lantes, des per­son­nages cam­pés de belle manière et des décors fabu­leux rem­plissent les pages, des pages que l’on ne vou­drait pas ces­ser de tour­ner. Ses des­sins sont si attrac­tifs qu’ils occultent les bulles au contenu cepen­dant brillant.
Ce nou­vel album, tome deux d’un pre­mier cycle de quatre, était très attendu. Il répond tota­le­ment à cette attente sans déce­voir tant il est excellent.

serge per­raud

Zidrou (scé­na­rio) & Josep Homs (des­sin et cou­leurs), Shi - t. 2 :  “Le Roi démon”, Dar­gaud, octobre 2017, 56 p. – 13,99 €.

Fiche

Titre : WWE 2K17
Plate-forme : PlayStation 4
Éditeur : 2K Games
Développeur : Yukes
Genre : Sport

Releases
PlayStation 4 : WWE 2K17
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