Fin de la parenthèse Plate-forme : Bande Dessinée Date de sortie : 14 Septembre 2016 Editeur : Développeur : Genre : Action/Aventure Multijoueur : Non Jouable via Internet : Non Test par Redaction8/10 Scénario et dessin : Joann Sfarr Seaberstein met fin à son exil d'artiste maudit pour participer à une expérience artistique hors normes. L'art étant à ses yeux la seule issue possible pour une société en prise à un obscurantisme croissant, le peintre est chargé de réveiller le seul prophète non-religieux possible, qui n'est autre que Salvador Dali, maintenu cryogénisé à Paris. Il devra pour cela invoquer son esprit grâce aux mises en scènes de quatre modèles de haute couture qui recomposent des tableaux de Dali. Coupés de toute communication avec le monde extérieur, ils embarquent pour un trip mystique et philosophique totalement inédit. Sauront-ils faire renaître l'esprit du peintre surréaliste ? Et s'ils y parviennent, que pourront la culture, la connaissance et l amour dans un monde chahuté ? Questions d'autant plus fondamentales que notre héros sera, à l'issue de cette parenthèse, confronté à une réalité violente. Fin de la parenthèse se présente comme une pseudo suite à Tu n'as rien à craindre de moi. Seaberstein a abandonné ses amours fugaces et revient en France. Il a désormais une nouvelle obsession, non pas sexuelle cette fois, mais artistique : L'œuvre de Salvador Dali. Seaberstein est un jeune peintre pour qui la création compte plus que tout. Au fil des pages, nous suivons les pensées d'un grand créatif (ou les délires d'un type très imbibé, c'est selon), mélange de fulgurance et de vide abyssal (quoique moins qu'auparavant). Dans cet ouvrage, l'artiste mal aimé est le dernier espoir pour éviter une nouvelle ère d'obscurantisme religieux. Dali est ici présenté comme un messie qui attend son réveil dans un caisson de cryogénisation. A cette occasion, Seaberstein rencontre Farida (une nouvelle muse), une femme qui gravite dans la haute couture, un milieu qui inspire beaucoup le peintre, surtout les états d'âmes des mannequins. Les parties de jambes en l'air sont encore présentes dans l'histoire, et la psychologie qui en découlent a souvent d'étonnantes ramifications. L'objectif n'est nul autre que de ré-insuffler une âme chez le maître du surréalisme. D'un peu de vue graphique, le résultat s'avère davantage soutenu que dans le précédent opus, et Sfarr tente de livrer sa vision de l'art au fil des pages de l'ouvrage. Le respect des proportions est parfois aléatoire, presque désinvolte par moment, et le rendu demeure moins fluide que dans le Chat du Rabbin par exemple. Le scénario s'étaye quant à lui au fil des pages, les échanges gagnent en cohérence, les esquisses se mêlent avec intelligence même si on a parfois l'impression d'évoluer dans un délire psychotrope. Cette quête a pourtant ses limites, et peu à peu, le peintre semble retomber dans ses travers d'autrefois ... VERDICT-Fin de la parenthèse constitue autant un véritable hommage à Dali qu'un trip hallucinatoire bien conçu. D'aucuns pourront trouver l'album décousu au possible et graphiquement limité, d'autres apprécieront au contraire un récit qui parle d'amour et d'art, et qui s'avère surtout d'une grande qualité littéraire. |