Le dernier quai
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 26 Avril 2023
Résumé | Test Complet | Images
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Redaction


8/10

Scénario et dessin : Nicolas Delestret

Émile est majordome dans un hôtel très spécial, il accueille les passagers d’un train qui arrive quotidiennement, des personnes tout juste décédées afin de les aider à réparer leurs âmes avant d’aller dans l’ultime voyage et dire adieu à leurs vies. Maniaque, méticuleux et ordonné, il s’occupe de tout dans une précision chronométrée, il a un rituel minutieux et bien rodé afin de les accompagner du mieux qu’il peut dans la quête de leurs souvenirs. Chaque personne à dans sa chambre un ou des objets liés à un moment malheureux qui a de l’importance pour guérir leur âme et si par malheur il n’y arrive pas… gare aux ombres qui les hanteront à tout jamais. Tout est orchestré à merveille jusqu’au jour où son réveil ne sonne pas et que trois inconnus débarquent sans aucun souvenir. Ils ont tout oublié et rien ne se déroule comme prévu, quel désarrois… qui sont-ils, quel et leur lien, qui est Émile, que fait-il ici ?

On peut totalement se dévouer aux autres, penser à leurs envies, anticiper leurs besoins, accompagner, rassurer, encourager. Nos différentes positions sociales réclament même ce rôle dans bien des conditions puisque nous ne avons un certains nombre d'engagement à tenir, en tant que parent, conjoint, ami ou collègue. Quelle est la limite à l'abandon et à quel moment il devient l'oubli ? L'oubli de soi dans les aspirations qu'on délaissent, dans les ressentis qu'on abandonnent ou dans les rêves qu'on décide de reporter. Alors c'est jamais de la faute des autres, c'est nous qui avons pas assez bien fait, nous qui avons trahit, nous qui avons baisser les bras trop tôt et qui devons nous "reprendre" pour continuer a subir. C'est la limite de l'exercice. Le moment ou les choses doivent basculer et que l'on se doit d'assumer d'arrêter. Pour recommencer ailleurs, dans de meilleurs conditions, dans de meilleurs écoutent la ou enfin l'on est soit même. C'est la jolie fable que nous raconte "Le dernier quai". Nicolas Delestret nous amène à l'aube de la vie, la où l'on est seul a regarder en arrière et que l'on chercher a se pardonner ses oublis, la ou le regret de n'avoir pas su, pas pu est le plus amère. Ses dessins sont touchant de vie, bien noirs parfois, tout arrondit des sentiments qui nous enveloppent lorsque l'on est seul à se juger. Si c'est parfois un peu "bien pensant", c'est toujours juste et bien écrit. Une bien belle lecture de mise en mouvement, car quelques soient les barrières, elles ne seront jamais assez hautes pour nous empêcher de sauter par dessus et rejoindre nos évidences.  C'est un joli hymne pour sortir de l'inaction.

VERDICT

-

C’est une histoire onirique touchante et pleine de poésie et comme dans sa BD « monde cruel », l’auteur aborde la mort avec bienveillance. Le dessin doux et délicat accompagne d’ailleurs très bien ce récit. Une BD toute en simplicité qui fait vivre beaucoup d’émotion.

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