Mibu Gishi Den est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu douze tomes à ce jour (la série a été publiée chez Home-sha, Kadokawa Shoten et enfin Kodansha). Kan'ichirô Yoshimura est un samouraï et un père de famille qui ne peut plus subvenir aux besoins de sa femme et de ses enfants avec le maigre salaire que lui verse le clan de sa petite bourgade. Il est contraint par l'amour de sa famille de partir pour la ville à la recherche d'un meilleur salaire pour subvenir à leurs besoins. Dans sa quête, il rejoint un clan notoire, connu sous le nom de Shinsen Gumi, où il fait tout ce qu'il peut pour obtenir de l'argent. Considéré comme un "démon" et un "tueur d'hommes", Yoshimura prouve sa force physique et mentale en restant fidèle à son honneur. Pendant la période dramatique, avec l'ascension de l'Empereur et la chute du Shogun, Yoshimura nous montre la lutte de la vie d'une manière personnelle, en changeant la vie des gens qu'il rencontre et la façon dont la vie est regardée.

Le manga raconte l'histoire de la redoutable association de ronins, les samouraïs sans maître du Japon : les Shinsen Gumi, fondés en 1863 et communément appelés "les loups de Mibu". Ce groupe était inconditionnellement dévoué au shogun Tokugawa, mais se sentait tout aussi dévoué à l'empereur. Lorsque le conflit entre l'empereur et le shogunat s'intensifie, Kan'ichirô Yoshimura est pris dans un conflit de conscience mortel. Au Japon, les films de samouraïs ont toujours fait partie de la base cinématographique du pays, ce qui est tout à fait naturel compte tenu du contexte historique. A côté de films légendaires comme "Les sept samouraïs" ou "Yojimbo - le garde du corps" de Kurosawa, il y a malheureusement aussi de nombreuses œuvres que l'on ne peut pas placer en tête du sous-genre. Une contribution plus récente, datant de 2003, est définitivement à noter : Mibu Gishi Den de Yojiro Takita. Tout tourne bien sûr autour du mode de vie des fiers samouraïs, du code d'honneur, et surtout du doute qui consiste à se battre pour le bon côté. Pour le moment, l'adaptation du livre est loin d'être un manga d'action sanglant avec des combats à l'épée à outrance ! Il s'agit plutôt d'un drame calme, doté de superbes décors. Il y a bien sûr aussi des combats, mais ils sont très réalistes et complètent parfaitement l'ensemble. Les fans de l'Asie, et surtout les amateurs de films de samouraïs, sont donc servis au mieux, surtout en ce qui concerne la qualité des planches. Il faut féliciter Isao Nagayasu d'avoir adapté presque fidèlement en manga l'histoire originale d'Asada, qui se concentre sur un seul samouraï discret. Le seul inconvénient est que les motivations du protagoniste Yoshimura pour se battre sont difficilement explicables pour un occidental : Il a abandonné son solide poste de fonctionnaire, professeur d'épée et d'apprentissage, poste qui lui permettait de vivre - bien que modestement - et a choisi le dangereux travail du Shinsen Gumi, où s'entretuer semble faire partie de la routine. Cela nécessite une très forte motivation. Vouloir simplement "plus" d'argent et être une tête brûlée est loin d'être convaincant. Heureusement comme dans le roman, Kan'ichirô, est dépeint sous différents angles. Au fur et à mesure que l'histoire progresse, les "types étranges", dont Kan'ichirô, sont assemblés comme un puzzle, et la façon dont ils ont vécu leur vie dans leurs propres conflits apparaît dans cette œuvre. Le film et le téléfilm ont chacun leurs propres mérites, mais cette version manga avait le plus haut degré de perfection. On pourrait dire que c'est parce qu'il n'y a pas de limite de temps.