Scénario : Jul
Dessin : Achdé
d'après Morris
Notre bonhomme « tire plus vite que son ombre », c’est acquis...mais on découvre que Lucky Luke est aussi tireur d’élite ou tout au moins fine gâchette sur longue distance. Par la même occasion, un mort lui est directement imputable même si la distance ne permet que de deviner notre macchabée. Alors... : « tueur » notre Lucky Luke ? On apprend que Lucky Luke excelle aussi au Karaté après avoir été au contact des ouvriers chinois sur le chantier du chemin de fer. Cet art martial lui permet d’envoyer au tapis un outlaw oriental, Tofu Sam, qui l’attaquait sur ce terrain. On tremble pour Jolly Jumper gravement blessé après avoir été pris sous les tirs croisés d’une fusillade. Le sombre desperado mexicain Tacos Cornseed, après avoir été convaincu d’escroquerie envers les vieilles dames, est libéré de prison. Rantanplan qui accompagne cette délivrance retrouve à cette occasion une place centrale dans le récit.
Cornseed partage avec Lucky Luke l’ineffable petit foulard rouge ... et on jubile à travers cette remarquable transposition des préoccupations contemporaines du bien-être animal sur un épisode historique qui les ignorait totalement. En 1866, Henry Bergh, fonde la première SPA américaine, après avoir été choqué par la brutalité des cochers new-yorkais envers leur montures. Cet événement a servi d’inspiration à ce quatrième album de Lucky Luke écrit par Jul. L’implantation de la SPA aux « marches » de l’Ouest américain (dans la petite bourgade de Cattle Gulch rebaptisée Veggie Town sous l’égide d’Ovide Byrde) crée une inédite intolérance dans un nouveau climat insurrectionnel. La qualité du dessin n’est plus à souligner. Il fait honneur à Morris. Reste à louer les couleurs vives en aplats, déployant un large spectre chromatique aux accents pop art. Génial...comme toujours.
VERDICT
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Une transposition intéressante des thématiques actuelles, bien être animal et véganisme notamment, dans l’univers du cow-boy le plus rapide de l’ouest qui pourrait paraître anachronique mais qui est bien amenée et plutôt bien traitée. Bref, un nouvel album de Lucky Luke fidèle à l’esprit de la série originale qui devrait plaire de 7 à 77 ans !