Dishonored 2
Plate-forme : PlayStation 4
Date de sortie : 11 Novembre 2016
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Action/Aventure
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Redaction


9/10

Quatre ans après son prédécesseur, Dishonored accueille une suite sur consoles prenant place quinze ans après.

Quinze ans plus tard.

Développé par le studio français Arkane, Dishonored 2 est un jeu d'action en vue subjective qui se déroule dans un univers pour le moins déroutant. Dans le premier épisode, suite à une odieuse machination, Corvo Attano se retrouve accusé à tort du meurtre de l'impératrice dont il était le garde du corps depuis l'enfance. Un groupe de rebelles loyalistes parvient à le faire évader de sa geôle, ces derniers ayant l'intention de placer l'héritière légitime du trône à la tête de la cité-État de Dunwall, un monde alternatif steampunk à l'inspiration pré-victorienne. Dans cet univers infesté par la peste, où le gouvernement maintient son oppression grâce à d'étranges technologies, la vérité sur cet acte de trahison est aussi trouble que les eaux qui entourent la ville. Au fil de la progression, nous découvrons une conspiration visant à manipuler la fille de l'impératrice, Emily Kaldwin, pour la déposséder du pouvoir. Nanti d'un arsenal de pouvoirs étonnant et d'une immense soif de vengeance, Corvo, dont on ne connaît que le masque inquiétant qu'il ne quitte jamais,  a su regagné son honneur et a repris sa place de protecteur royal et fini par installer Emily sur le trône. Emily qui n'est autre que sa propre fille ! Dans ce deuxième épisode, l'intrigue reprend quinze ans après la défaite du Lord Régent.  La sorcière Delilah Kaldwin, soeur de la reine défunte, s'est emparée du trône, laissant le destin des Îles incertain. Cette fois vous incarnerez Emily ou Corvo, et devrez explorer non seulement Dunwall et Karnaca, une ville côtière détenant le secret qui permettra de remettre Emily sur le trône.  Évidemment, selon le personnage sélectionné, la campagne évoluera différemment et vous accéderez à des pouvoirs différents.

Rappelons que Dishonored s'appuie sur un système de combat original, loin du FPS lambda. Au contraire, non seulement il faudra gérer des armes classiques, mais aussi débloquer des capacités surnaturelles et les améliorer en récupérant des runes disséminées dans la ville industrielle de chasseurs de baleines. Rapidement, Corvo pourra compter sur le Pli Temporel, qui stoppe presque le temps, la Vision des Ténèbres qui permet de voir à travers les murs, la Possession qui permet comme son nom l'indique de posséder une personne (humaine ou animal), la Nuée Vorace qui déploie des rats sur vos assaillants, le Clignement qui offre un déplacement éclair, ou bien encore la Rafale qui projette tous les objets à proximité de Corvo. Bien entendu, l'usage de la magie requiert de la mana. Notons que l'intelligence artificielle est assez agressive, et que Corvo demeure finalement assez frêle. Prudence est mère de sûreté comme le dit l'adage. De son côté, Emily pourra compter sur la Longue portée, un grappin géant permettant de se déplacer à travers les environnements et de vous balancer autour des objets. Le Domino permet de lier les personnages entre eux (si vous assommez un garde, les autres subiront le même sort, dans la limite de quatre adversaires), la Fascination est utilisée pour étourdir temporairement les ennemis, le Clone d'Ombre  permet de créer un double astral, tandis que la Vision des Ténèbres est utilisée pour se transformer en monstruosité rampante pour avancer plus rapidement dans l'obscurité. Bien sur,  vous pourrez employer la manière forte à l'instar des jeux d'actions actuels, soit au contraire agir tel un fantôme en ne faisant aucune victime. Forcément, votre style de jeu aura un impact notable sur la durée de vie de Dishonored, qui peut passer d'une quinzaine d'heures à plus du double si vous multipliez les détours.  Et une fois le jeu terminée, vous pourrez retenter la campagne avec l'autre personnage, ce qui changera très certainement votre vision de l'aventure.

Une réalisation qui progresse nettement.

Sur le plan technique, Dishonored affiche 2 une direction artistique de toute beauté.  La ville de Karnaca promet des environnements d'une rare variété, et une esthétique unique. Visuellement, on se rapproche beaucoup de la mouture PC, bien que le jeu soit toujours en 30 fps. A noter que cette suite ne tourne pas sur l'Unreal Engine 3 mais le Void Engine, un moteur 3D maison. Certaines textures ne sont pas particulièrement brillantes, mais le jeu promet une aventure vraiment vivante et des animations d'un rare dynamisme. On passera des heures à explorer la cité sous toutes ses coutures à la recherches de documents, d'objets secrets ou de runes nécessaires pour améliorer les pouvoirs des personnages. Mais des pièges mortels vous attendent, notamment des mouches de sang qui remplacent la peste du premier volet. L'interface s'avère très flexible et la prise en main est rarement prise en défaut (à l'exception de quelques bogues de collision ça et là). La gâchette gauche permet d'utiliser ses pouvoirs, les armes à distance et les accessoires, la gâchette droite sort de son côté le poignard, les fléchettes tranquillisantes ou les minutions explosives.

Vous pourrez faire pratiquement tout ce que vous souhaitez dans Dishonored 2, et surtout avancer sans que la console ne vous dresse de limites. Notez que le jeu comporte tout de même quelques jugements moraux. A la fin du jeu, un tableau apparaît et indique combien de victimes vous avez fait durant la partie. C'est à partir de ce score dont dépend l'épilogue. Nonobstant, si votre personnage évolue trop du côté obscur et sombre dans le Chaos, il est possible de rééquilibrer les choses lors des quêtes annexes. Les missions peuvent ainsi durer beaucoup plus longtemps qu'escompté, surtout si vous n'assommez aucun garde. Le grade fantôme exige d'être littéralement invisible, ce qui constitue un sérieux challenge. A ce sujet, à l'instar d'un Splinter Cell, il faudra souvent cacher vos victimes (qu'elles soient en vie ou non) mais également tenir compte des conditions de vie du royaume. Entièrement localisé en français, Dishonored 2 nous livre des doublages très crédibles, et surtout des compositions d'une grande beauté, bien qu'assez mélancoliques. Du travail d'orfèvre une fois encore. PS4 oblige, il est bien sur possible de jouer sur PS Vita via la fonctionnalité Remote Play, et le résultat est plutôt agréable.

VERDICT

-

Dishonored 2 surpasse sur tous les points son glorieux ainé. Le titre d'Arkane affiche en effet un gameplay affiné, des environnements plus variés, une narration plus élaborée et une réalisation forcément en progression. Cette production lyonnaise vous met seul face à vous même : Libre à vous d'agir comme un rustre ou au contraire d'évoluer avec finesse. La présence de deux personnages très différents permet aussi de soutenir la durée de vie, puisque le héros n'est pas interchangeable durant la partie, ce qui obligera à refaire l'aventure d'un point de vue alternatif par la suite.

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