Né en 2002, Le Chat du Rabbin est inspiré du chat de l'auteur lui même. Reconnaissable à son physique particulier, il possède de grands oreilles et des yeux très perçants. En somme, il est davantage qu'un simple animal mais une vraie entité qui va essayer de nous expliquer certaines choses. En effet dans ce tome Sfar continue son récit de l'Algérie et d'un temps passé. Le Chat apparaît comme une sorte de témoin de son histoire personnel, le tout introduit par Monsieur Jean Giraud, qui signe la préface de cet album.

On avait quitté le Chat quelque peu déçu de son voyage à Paris sous la pluie, le revoici en Algérie, accompagnant le cousin du Rabbin, le Malka des Lions, un personnage qui se révèlera dans ce tome l'exact contraire de l'image qu'il dégage. En réalité il n'aime qu'une seule femme depuis des années, et ses numéros de domptage de lions sont truqués, le lion étant en fait son ami depuis toujours. Son numéro commence à devenir ridicule, le lion vieillissant et le Malka aussi. C'est alors que l'on fait connaissance d'un serpent qui veut mordre nos deux personnages, un acte jugé comme un cadeau, mais notre chat refuse cette réalité.

Le Malka est avant tout un habile conteur. Les pages se suivent, on croît qu'il a disparu et pourtant, ce n'était qu'une simple histoire de sa part. Quand de la fiction se mêle à de la fiction, il faut suivre et ne pas perdre le fil. L'auteur aborde de plus différents thèmes forts dans cet opus. Le temps qui passe et qui modifie inévitalement la physiologie de l'homme, allant jusqu'à entraîner sa chute, le mensonge qui parfois peut attiser la haine entre les communautés et servir sa carrière personnel, comme notre cher Abbé qui semble avoir oublié les préceptes de l'Eglise et qui devient Maire d'Oran après une totale esbroufe sans que personne ne réagisse hormis le Malka qui ose se lever.

Retour à Alger où des évènements sombres semblent se profiler, mais pour les découvrir il faut attendre le tome 5, Jérusalem d'Afrique, où un ashkénaze sera également présent.