New Normal est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu quatre tomes à ce jour aux éditions Funguild. Depuis quelque temps, une maladie infectieuse fait le tour du monde, rendant les masques obligatoires et les jeunes peu habitués à voir le dessous de leur visage. Les années ont passé et un mur impénétrable a été créé qui sépare le lieu d'origine de la pandémie du monde habitable. Dans la nouvelle normalité, l'utilisation de masques est monnaie courante. Nos protagonistes sont des adolescents qui sont nés dans cette nouvelle ère et n'ont pas connu la vie avant les masques. Lors d'une rencontre fortuite, Hata trouve Natsuki en train de boire de l'eau à une fontaine. Lrsqu'elle remarque que quelqu'un est là, elle ne peut s'empêcher de le regarder sans se couvrir, lui révélant complètement son visage. A partir de ce moment, Hata ne peut plus oublier son visage, au point de ne plus se concentrer lorsqu'il est dans le club de drones auquel il appartient. Natsuki lui demande de discuter, mais seul... Que va-t-il avoir à lui dire. Comment va évoluer cette relation ? Parviendront-ils à faire disparaître la maladie ?

Le monde d'aujourd'hui est très étroit. Il est donc bon d'avoir un endroit comme celui-ci" - Hata est confronté à la "réalité" qu'il n'a pas encore acceptée après avoir terminé son isolement. De son côté, Natsuki est attirée par l'invitation d'une camarade de classe, Airi Mochizuki, et s'engage sans le savoir dans une rencontre dangereuse. Un salon du souvenir, un groupe anti-masque et un émissaire de l'au-delà. Leur "vie quotidienne" plonge dans le domaine de "l'extraordinaire", et il n'y a pas de retour possible. Le livre comprend les épisodes 15 à 21 de "New Normal" ainsi qu'un chapitre 19.5 (8 pages nouvellement dessinées pour le takobon). L'histoire progresse sans stress et chaque personnage exprime clairement ses sentiments là où il faut; il n'y a donc pas de lenteur. La pandémie de covid a ouvert de nombreuses possibilités narratives qui restent encore à exploiter. New Normal d'Aihara Akito est l'une d'entre elles. Et si toute une génération d'adolescents devait grandir sans avoir vu le visage de personne d'autre à cause du caractère obligatoire du masque ? Loin d'entrer dans des débats pour savoir s'il faut ou non le porter, Aihara nous entraîne sur un autre terrain, celui de l'inconnu pour certains gamins qui n'ont pas certaines expériences que nous tenons pour acquises. Rarement avons-nous vu une histoire d'éveil sexuel aussi suggestive et originale que celle-ci, une histoire dans laquelle le danger est différent de ce qui se produit habituellement dans l'amour romantique adolescent. Fondamentalement, nous avons trois personnages et un décor. Aihara ne passe pas trop de temps à nous expliquer aucun de ces quatre éléments, car il les prend pour acquis. Le virus est, entre les mains d'Akito, un macguffin manuel, quelque chose qui existe mais qui n'a pas besoin d'être développé davantage, du moins pour le moment, et le rôle principal incombe absolument aux adolescents que nous voyons. Cela n'aurait pas le même effet si les filles n'avaient pas les vertus de beauté que leur attribue le dessin manga, ou si tant d'attention n'était pas portée à l'instant que recherchent les adolescents, auquel il faut ajouter ici une mystique associée au masque qui opère dès le premier instant.