Tout le monde les connaît, les lettres emblématiques d'Hollywood dans les collines autour de Los Angeles existent depuis 100 ans cette année. Le temps d'un dyptique, le scénariste Zidrou reprend le fil lorsque les lettres, qui appartenaient à un agent immobilier qui tentait de vendre les coteaux à travers cette gigantesque publicité lumineuse, sont transférées à un nouveau propriétaire. Il décide immédiatement de démolir les quatre dernières lettres de HOLLYWOODLAND. Les ex-employés déconcertés peuvent garder les ampoules de ces quatre lettres pour en faire une guirlande de Noël. Ce qu'ils font promptement. Un peu plus loin, un peu plus haut dans les collines est accrochée une jolie pendule qui affiche le mot "FUCK". Putain d'Hollywood. Le ton est donné. Cet album propose à nouveaux une série d'histoires presque indépendantes (certains personnages se retrouvent de l'une à l'autre) sur l'envers de décor du Hollywood des années 1960. Et ce n'est pas reluisant. Bien que publié chez Fluide Glacial, ce n'est pas un album d'humour à proprement parler ou alors de l'humour assez noir.

La partie 2 d'Hollywoodland contient unn total de huit nouvelles. "Zidrou s'en tient à la prémisse du premier volume ("rien de tel que la cité des anges pour se brûler les ailes, pas vrai ?" - ou, en d'autres termes, des histoires courtes sur le côté sombre de l'âge d'or hollywoodien), mais l'inspiration commence lentement à le quitter. S'il y avait plus de bonnes histoires que de médiocres dans le premier volume, le rapport est inversé ici - l'humour tombe plat, les drames sont prévisibles. Tout de même il vaut la peine de lire cet album, ne serait-ce que pour le dessin impeccable d'Éric Maltaite et pour deux des huit histoires: "Old Bushmills" (Hemingway, rêves et racisme) et "3D Glasses" (les propriétaires de salles de cinéma ne se débrouillent pas non plus très bien dans le vrai Hollywood), qui combinent très bien l'humour et la critique sociale. Si l'idée de l'album vous tente, commencez par le premier volume de la série. Graphiquement Eric Maltaite donne tout. Son style s'éloigne de plus en plus du style de son père, de Will, et même du plus tardif 421 . Il place ses personnages, qui ressemblent de plus en plus à ceux de Bruno Gazzotti ( Soda , Seul ) et Bruno Duhamel ( Jamais , #nouveaucontact ) dans des décors tranchants et une ambiance sixties. La coloration atmosphérique de Philippe Oryle complète le tout.