Garance est une jeune parisienne douée d’un don extraordinaire, celui de se greffer dans le passé des gens au gré des rencontres. Ainsi, tour à tour, on l’adopte en tant que fille, cousine, voisine, collègue, amie ou amante. Au début de la série, Garance rejoint deux autres jeunes gens aux facultés hors du commun. Ce trio de super-héros est réuni par la volonté d’un ange déchu en quête de rédemption. Ici, pas de personnages en costume coloré, les protagonistes ont une dégaine banale pour mieux se fondre dans la masse. Du contraste entre le fond intimiste et l’aventure paranormale, jaillit un combat contre le désespoir contemporain.

Garance incarne l’aspiration de la jeunesse actuelle : préserver son équilibre dans un monde torturé. Dans ce deuxième épisode, Garance n’est pas au bout de ses peines. La voici amoureuse quand elle s’est toujours refusée à s’attacher à quelqu’un. Amour déçu, Yann, charmant artiste peintre est un des multiples doubles d’un sombre personnage. Lui et ces alter-egos, que l’on appelle les éphémères, doivent périr. Jusqu’au dernier, titre de l’album. Garance est condamnée à subir la fatalité. Mais pour la première fois, elle agit en compagnie de ses camarades d’infortune. Un espoir s’évanouit quand naît une nouvelle amitié.

L’histoire est imbibée de noirceur. Les coups du sort se manifestent par les flammes et le tranchant des lames. Cependant, porté par un style graphique dynamique, un poil narquois, le récit incite plus à la lutte qu’à la déprime.